Fannie L’Heureux, Graver les recettes du web marécageux (GRWM)#1, 2024, Monobande, Couleur, 32 min 33 s.
Extrait vidéo : https://youtu.be/RLDNH1GrFz4
Fannie L’Heureux, Graver les recettes du web marécageux (GRWM)#2 (arrêt sur image), 2024, Monobande, Couleur, 55 min 14 s.
Extrait vidéo : https://youtu.be/4A2uud03_Yw
Fannie L'Heureux, Graver les recettes du web marécageux (GRWM)#3, 2024, Monobande, Couleur, 8 min 2 s.
Extrait vidéo : https://youtu.be/HJyt531ev8U
Fannie L'Heureux, Graver les recettes du web marécageux (GRWM)#4,2024, Monobande, Couleur, 16 min 14 s.
Extrait vidéo : https://youtu.be/PXPNFjx0jUk
Graver les recettes du web marécageux (GRWM) est un projet que je développe depuis janvier, actuellement à l’étape de recherche et d’expérimentation. Il se présente sous la forme d’une série de vidéos performances inspirées des tendances vidéos sur internet impliquant le maquillage, la mode et les habitudes de vie. Cette série prendra la forme d’une installation vidéo et sonore. Les recettes du web marécageux reprend l'abréviation anglaise de la tendance internet Get Ready With Me (GRWM), lui insufflant une signification poétique traduite en français. Cette approche consiste à se filmer en train de se préparer le matin ou pour une occasion, généralement en s’habillant devant la caméra, en se maquillant ou en mangeant et en buvant.
La démarche de mes expérimentations s’inspire de ces tendances, puis les détourne de manière performative. Le processus consiste à déconstruire les actions d’adeptes de ces tendances sur internet pour les réinterpréter dans un contexte de vidéo performance. Celui-ci est réalisé en collaboration avec des personnes issues de cultures qui s’expriment particulièrement avec l’habillement et le maquillage, telles que les cultures gothique et lolita (culture alternative japonaise inspirée des époques victorienne et Rococo).
L’inspiration artistique que je tire de la tendance Get Ready With Me me mène, d’une part, à exprimer une critique de celle-ci et, d’autre part, à souligner les multiples tangentes qu’elle peut prendre lorsque des cultures alternatives se l’approprient. Plus spécifiquement, je veux mettre en lumière comment l’appropriation de cette tendance par des personnes issues des cultures lolita et gothique devient féministe, subversive et inclusive, et contraste avec un contenu Internet dominant, non inclusif et hétéronormatif. Au-delà de l’aspect superficiel de ce genre de contenu, je désire soulever sa portée politique et social, que l’on a tendance, selon-moi, à sous-estimer. Je tente également de rendre visible la relation complexe que peuvent avoir ces personnes, souvent en situation de marginalité, avec les réseaux sociaux.